Euro-2005/dames - Yannick Souvré en immersion totale

BURSA (Turquie), 5 sept (AFP) Yannick Souvré a beau avoir troqué ses shorts pour d'élégants tailleurs, l'ex-capitaine de l'équipe de France reste totalement immergée dans le milieu du basket-ball et assiste, pour raisons professionnelles autant que par plaisir, à l'Euro-2005 dames organisé jusqu'à dimanche en Turquie. Son poste de Directrice générale -un titre qu'elle trouve un peu pompeux- de la société FIBA Europe Properties exige d'elle une présence permanente, non plus sur le terrain mais tout près, dans les coulisses de l'organisation.

Après avoir exercé les fonctions de Directrice commerciale de Bourges, le club de ses exploits, et collaboré avec le service de communication de la Fédération française (FFBB) jusqu'en novembre 2003, la jeune femme (bientôt 36 ans) a d'abord été nommée Directrice du marketing de la FIBA Europe Properties avant d'occuper son poste actuel. Une trajectoire aussi idéale que celle d'un ballon pénétrant dans le panier. Si l'anglais est de rigueur dans les couloirs de la FIBA Europe basée à Munich en Allemagne, Yannick Souvré s'émerveille avec un accent tout ce qu'il y a de plus toulousain -sa ville natale- pour raconter son parcours depuis la fin de sa carrière sportive au début de l'été 2003.

"Coup de chance"

"Ce poste est un gros coup de chance. En juillet 2003, je suis envoyée à Munich pour le tirage au sort de la Coupe d'Europe. Là-bas je dîne avec Nar Zanolin (Secrétaire général de FIBA Europe), on discute pendant trois heures, ça a été la chance de ma vie", reconnaît-elle. "Je lui ai expliqué que j'avais fait du marketing, il m'a dit +c'est vraiment toi qu'il me faut+. J'avais déjà deux boulots, je venais de signer pour une formation, d'acheter une maison à Bourges", se souvient-elle.

Réflexion faite et permissions des présidents de Bourges et de la FFBB accordées, Yannick Souvré se rend à Munich, visite "onze appartements en deux jours", se décide pour le dernier et s'installe outre-Rhin. "Mon parcours a l'air logique mais il n'était pas du tout calculé, ni réfléchi. Ca a été un super puzzle. Cela fait bientôt deux ans, je n'ai pas eu le temps de me retourner, il y a même un meuble à la maison qui n'est pas encore monté", plaisante-t-elle. "Je savais que le jour où le basket s'arrêterait ça serait très dur car ce sport est toute ma vie. Je me suis dit: +il faut que tu prévois une autre vie rapidement, sinon tu vas perdre pied", poursuit-elle.

"Sans nostalgie"

A l'inverse, Yannick Souvré a préféré garder un pied dans son milieu naturel. Outre sa fonction de DG, elle a été sollicitée, comme souvent les anciens sportifs, pour jouer les consultantes télé.

Yannick est consultante pour SPORT+ lors de l'EuroBasket 2005 Femmes.

Un exercice qu'elle pratique "sans nostalgie", jure-t-elle. Tout en concédant suivre "de très près" les performances des Bleues version 2005. "Je me suis rendu compte en commentant à la télé que je disais +nous+ et que j'appelais les filles par leur prénom, ce qui n'est pas bon à l'antenne, remarque-t-elle".

"Cathy Melain (la capitaine française) est ma meilleure amie, on est +cul et chemise+ depuis dix ans. Je connais toutes les petites choses qui se passent dans l'équipe. Maintenant je les regarde plus avec un oeil de coach, pas du tout en me transposant sur le terrain", précise-t-elle. Sagement assise dans les tribunes, Yannick Souvré ne perd rien de son naturel enjoué ni de la fougue qui lui ont permis de remporter trois Euroligue avec Bourges et un titre de championne d'Europe avec la France.

La queue de cheval frétillante a laissé place à un dégradé impeccable mais Mademoiselle la Directrice Générale vole toujours avec aisance au-dessus du panier.

AFP.