Loir-et-Cher - Blois - Omnisports - Yannick Souvré à Blois
" Le sport de haut niveau, ce n'est pas la vraie vie "

Yannick Souvré (ici avec Thierry Fontaine) était l'invitée de l'Office du sport blésois.
(Source : Photo NR, Jérôme Dutac)

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Faut-il encore présenter Yannick Souvré?? Internationale de basket (251 sélections entre 1985 et 2002, un titre européen en 2001), vainqueur de trois Euroligues et d'une coupe Ronchetti avec Bourges, elle était l'invitée de l'Office du sport blésois, ce samedi au théâtre Monsabré, dans le cadre de « Elles?: une semaine au féminin ». Pendant un peu plus d'une heure, elle a donc répondu à toutes les questions?: celles de Thierry Fontaine, le directeur des sports de la Ville de Blois, chargé d'animer cette conférence?; mais aussi celles du public, soit pas loin de 80 personnes.
Si Yannick Souvré ne se décrit pas comme une féministe engagée, encore moins comme une pasionaria, elle a toujours été une femme de caractère et de convictions. Ce n'est pas seulement sa taille (1,75 m) qui a fait d'elle une meneuse de jeu. Et ce n'est pas par défaut qu'elle est devenue capitaine de l'équipe de France à 18 ans. Quand elle a quelque chose à dire, elle le dit. Et quand il y a un combat à mener, elle le mène. « Il m'a fallu des années pour obtenir que les indemnités journalières versées aux filles de l'équipe de France de basket soient les mêmes que celles des garçons, a-t-elle ainsi rappelé hier. Que Tony Parker perçoive une prime de victoire supérieure à celle de Céline Dumercq, cela ne me choque pas. Le sport est aussi un produit et le basket masculin génère davantage d'argent. Mais pour ce qui est des indemnités journalières, qui viennent rémunérer un travail, il n'y a pas de raison de faire de différence. »

Mieux médiatiser le sport féminin

On ne s'étonnera donc pas que Thierry Braillard, secrétaire d'État chargé des Sports, ait fait appel à Yannick Souvré pour présider la commission « développement du sport féminin » dans le cadre de la Grande conférence du sport professionnel. « Nous allons bientôt rendre nos conclusions », explique celle dont vous pouvez par ailleurs apprécier les talents de consultante sur France Télévisions ou l'Équipe 21. Et parmi ces conclusions, la médiatisation vient justement en bonne place. « Quand l'équipe de France féminine de basket a joué la finale des JO 2012, elle a fait 8 millions de téléspectateurs. Les choses bougent. En quelques années, la part du sport féminin à la télé est passée de 7?% à 14?%. On doit pouvoir aller à 20?% ou 30?%. »
Mais les valeurs que véhicule inlassablement Yannick Souvré ne se conjuguent pas uniquement au féminin. Elle prône la plus extrême sévérité à l'encontre de tous ceux qui franchissent la ligne jaune du dopage « ce fléau du sport, au même titre que les paris sportifs ». Et elle insiste sur la nécessité de responsabiliser les jeunes sportifs, plutôt que de les cocooner. « Le sport de haut niveau, attention, ce n'est pas la vraie vie, martèle-t-elle. Je dois à mes parents de l'avoir compris très tôt. Les études, la découverte du monde de l'entreprise, voilà ce qui permet de préparer sa reconversion. Et d'éviter cette petite mort qui guette certains à la fin de leur carrière sportive. »

sports.blois@nrco.fr
Olivier Allègre